«Domont pour tous»

Nos arguments

Agriculture

A Domont, une exploitation agricole de proximité a plus de sens qu'un terrain de golf – neuf champs valent mieux que 18 trous!

Les 43 hectares du domaine de Domont sont exploités depuis plus de 60 ans par la famille Chèvre. Depuis 1968, c'est Alphonse Chèvre qui travaille sur ce domaine. Son bail arrive certes à échéance en 2008 mais il souhaite le prolonger pour quelques années afin de pouvoir poursuivre son activité jusqu'à sa retraite, ce que permet la législation. Les milieux agricoles sont opposés au sacrifice d'un domaine agricole au profit d'un golf, tout comme de nombreux citoyens qui souhaitent le maintien d'une agriculture de proximité.

Nature et environnement

Le site de Domont est le poumon vert de Delémont et il doit le rester – un poumon est irremplaçable

Le Domont, avec son château-restaurant et sa ferme, est très couru par les amoureux de la nature, les sportifs, les familles, les promeneurs et autres pique-niqueurs. La végétation et la faune, la beauté du site et une certaine atmosphère confèrent un caractère irremplaçable au site de Domont. Ce dernier est un espace de liberté où chacune et chacun peut venir se ressourcer. Le Domont agit véritablement comme poumon vert en bordure immédiate de la ville de Delémont. Une fonction précieuse et gratuite, annihilée par le projet de golf.

Espace disponible

Le projet est trop grand pour le Domont et trop petit pour les golfeurs

De l'aveu même de plusieurs joueurs de golf, dont le secrétaire de l'Association suisse des golfeurs indépendants, une surface de 43 hectares est insuffisante pour l'aménagement d'un terrain de golf dans notre pays. La surface recommandée est au minimum de 60 hectares et idéalement de 80 hectares. La surface restreinte à disposition ne permet pas de respecter la règle dite "des trois tiers" élaborée par l'OFEV. Cette règle veut qu'un tiers seulement de la surface totale du terrain de golf soit affectée à la plantation de gazon intensif. Un deuxième tiers est attribué à la végétation constructive et le troisième tiers enfin à une fonction écologique compensatoire. Lorsque l'on connaît les autres problèmes du projet, et en particulier celui de l'absence de "Practice", cet état de fait incite à craindre la tactique du salami: on soumet d'abord à l'approbation un plan modeste et paraissant satisfaire aux directives et on agrandit ensuite…

Accessibilité à Domont

Le golf entraverait les activités usuelles

Selon ses promoteurs, la réalisation d'un terrain de golf ne supprimerait pas l'accessibilité à Domont. Mais de toute évidence, le golf marginalisera et découragera les autres activités et fonctions actuelles. Le site sera dénaturé, domestiqué et parcouru chaque jour par les tondeuses à gazon. Pour les promeneurs, les familles, les cavaliers, les joggeurs, les observateurs de la nature, les pique-niqueurs, la mainmise sur le Domont par une activité réservée à un cercle restreint de personnes équivaut à une véritable exclusion des citoyennes et citoyens de Delémont. S'il fallait vraiment un golf dans la vallée de Delémont, d'autres sites feraient l'affaire. Les idées ne manquent pas!

Bilan écologique

Créer de la nature à Domont, c'est comme amener du sable dans le désert!

Conscients que c'est le point faible de leur projet en raison même de son exiguïté, les promoteurs du golf de Domont affirment contre l'évidence que le bilan écologique plaide en sa faveur. Grâce à des comparatifs tronqués, ils affirment que la flore et la faune seront gagnantes. Un tel gain serait effectivement concevable en cas d'aménagement d'un terrain de golf dans une zone pauvre en éléments naturels. Mais s'agissant de Domont, la situation est tout autre: c'est un site remarquable, voué entièrement à la nature et à l'agriculture. Ces deux dernières contribuent directement à notre qualité de vie, ce qui n'est pas tout à fait le cas du golf!

Eau

Un gaspillage d'eau insensé

Selon le rapport des promoteurs, les besoins en eau, lors de périodes sans précipitations, s'élèvent à 580 m3 par jour. A titre de comparaison, cas échéant, le golf consommera en deux jours autant d'eau que l'actuelle exploitation agricole en une année! Certes, selon leur projet, les promoteurs prévoient d'utiliser en priorité les eaux captées et accumulées sur le site dans des grands bassins dont les plans présentés ne rendent pas compte. Mais en cas de sécheresse, ils devront avoir recours à l'eau de la source de Develier, la meilleure de celles qui alimentent la ville de Delémont. Ainsi, pendant qu'une partie de la population devra se contenter de l'eau de moindre qualité de la source de la Doux ou des nappes phréatiques, l'excellente eau de la source de Develier servira à faire pousser du gazon. Un comble!

Sol

Une pollution systématique du sol

Les promoteurs du golf affirment à la légère que le bilan écologique sera meilleur après qu'il ne l'est actuellement avec l'exploitation agricole. Il est facile, pour rendre sympathique le projet, de proclamer que le recours aux produits chimiques sera strictement limité. Mais il serait surprenant que les habitudes ne reprennent rapidement le dessus car les clients seront exigeants et voudront des greens rapides. Avec une finance d'entrée de l'ordre Fr. 10'000.- et une cotisation annuelle d'environ Fr. 1'000.-, ils peuvent réclamer un terrain de première qualité. Alors les promesses initiales ne pèseront plus très lourd et seuls les herbicides, fongicides et autres produits permettront de répondre aux attentes des golfeurs et d'anéantir toutes les plantes qui dépassent et freinent la balle.

Retombées économiques

Des promesses de prospérité qui défient l'entendement

A entendre les promoteurs du golf, Delémont deviendra l'Eldorado du nord-ouest de la Suisse grâce à leur projet. On pourrait en attendre entre 5'000 et 20'000 nuitées supplémentaires (un tel écart n'est plus une fourchette; mais une vague estimation révélatrice de sa fragilité) à Delémont et environs grâce au Golf de Domont. Dans leur même rapport, les promoteurs affirment viser avant tout une clientèle régionale, pratiquant le golf sur une demi-journée. Doit-on comprendre que le golfeur de Moutier venant effectuer son parcours le matin louera une chambre à l'hôtel pour y faire une petite sieste? Plus sérieusement, relevons que depuis l'ouverture du golf des Bois, la courbe des nuitées n'a pas évolué différemment aux Bois, aux Franches-Montagnes et dans l'ensemble du Jura. Il en va de même pour le golf de Payerne. La réalité est qu'un golf fonctionne beaucoup en autarcie. Un golfeur ne cherche pas forcément le contact avec la population locale. Il est intéressé par le terrain et il s'approvisionne au restaurant et au magasin du club qui lui procurent tout ce dont il a besoin lors de son passage.

Rentabilité

Des risques de débâcle économique

Compte tenu du caractère "micro-golf" du projet, considérant également la concurrence existante d'une douzaine de golfs situés à moins d'une heure et demie de voiture de Delémont, sachant encore que la situation financière du golf des Bois reste précaire après dix ans d'existence, on peut sérieusement envisager que le golf de Domont, s'il devait se réaliser, se termine par une débâcle financière, dans laquelle il pourrait aussi entraîner celui des Bois. Est-il dès lors raisonnable de sacrifier le site de Domont pour un projet empreint d'autant d'incertitudes ? Poser la question, c'est aussi y répondre.


Vous pouvez télécharger l'argumentaire PDF en cliquant ici.